La presse régionale relaie fréquemment les témoignages de greffés ou de leurs proches, ainsi que leur appel à mobilisation pour le don d'organes. Le Républicain Lorrain d'hier donne des nouvelles de Romane, 11 ans, greffée du cœur le 9 décembre : "après le miracle, le combat continue". L'histoire de cette jeune adolescente est peu banale, elle qui fut brutalement hospitalisée un mois plus tôt pour un "gros mal de ventre". Comme cela arrive malheureusement une fois sur dix, le cœur greffé n'est pas reparti. Romane est donc maintenue sous l'assistance cardiaque d'une machine. Le corps ne supporte généralement pas cette situation plus de trois semaines. Les parents de Romane se jettent alors à corps perdus dans une course contre la montre pour trouver un deuxième cœur compatible, sur fond de forte mobilisation du web et des réseaux sociaux. Un article de 24Matins.fr est illustré par une photo du ballon de la Course du Cœur et un reportage de France 3.
Photo Philippe Derler, Le Républicain Lorrain |
Faute d'organe disponible, les chirurgiens tentent la relance de la dernière chance. Une merveille se produit, le greffon rétif se met à battre régulièrement ! Mieux, le 29 décembre, l'équipe médicale est confiante au point de retirer les coordonnées de Romane de la liste des patients en attente de greffe. Aujourd'hui, Romane a repris connaissance et débute une longue rééducation. Ses parents continuent leur action de sensibilisation au don d'organes.
Entre nous, je fus contrarié par quelques réactions d'internautes sur des forums lors de l'appel désespéré de la maman de Romane : "son appel est poignant, mais ne sert à rien car on ne peut pas donner un cœur de son vivant". Certes, un cœur ne peut être trouvé sur commande, mais c'est justement par une information largement en amont de la perte d'un être cher que l'on augmente les chances d'accepter le don. La pénurie de greffons de petite taille est d'autant plus grande que la perte de nourrissons et enfants est cruelle. Le choc psychologique influe sur la capacité à prendre la décision. Chacun de nous gagne à avoir réfléchi au préalable à la question du don d'organes.
Frédéric Lesur
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