vendredi 18 janvier 2013

J-68 : Une machine pour révolutionner les transplantations

Avant-hier, France Info a posté un reportage audio très intéressant qui complète l’édition du jour de La Provence. Il est question d’un dispositif expérimental de conservation d’organes dans trois hôpitaux de Strasbourg, Marseille et Paris, testé dans le cadre d’un programme de recherche clinique international sur deux ans.

Lorsqu’un organe est prélevé sur un donneur, l’équipe médicale se lance dans une véritable course contre la montre afin de trouver un receveur compatible, de transporter l’organe jusqu’à lui et de réaliser la greffe. Bien que conservé dans une glacière à 4°C avec liquides physiologiques, le greffon se détériore très rapidement. Il est vital de rétablir la circulation sanguine de l’organe chez le greffé. Le « temps d’ischémie froide » (assimilable à un temps de survie entre donneur et receveur) n’est que de 3 à 4 heures pour un cœur, et 6 à 8 heures pour un poumon.

La machine OCS (Organ Care System) fait fonctionner le poumon à des conditions proches de celles du corps humain (perfusion et température en milieu stérile) avec des cycles de gonflage et dégonflage. Le temps de conservation est alors doublé par rapport à celui du transport traditionnel.

Organ Care System
Ce progrès est remarquable. Le Professeur Pascal Thomas, Chef du service chirurgie thoracique de Marseille (deuxième centre de France avec 48 transplantations de poumons par an) souligne que le dispositif permet de transformer une activité d'urgence en une activité semi-programmée moins coûteuse et plus organisée. La machine assure également un meilleur diagnostic et suit l'évolution du greffon en continu. Certains organes peuvent être récupérés alors qu'ils couraient le risque d'être considérés comme non greffables et éliminés.

 © Photo Ac-Nice.fr, site France-Info
En 2011, les chirurgiens ont pratiqué 312 greffes de poumons, mais 177 patients sont restés en attente faute d'organe disponible. Un tiers des greffés étaient atteints de mucoviscidose.

Frédéric Lesur

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire