mercredi 9 février 2011

J-35 : Un Cœur qui bat, sur France 2


Hier soir, j’ai regardé un docu-fiction. D’habitude, je suis assez hermétique à ce type d’émission, car les réalisateurs jouent souvent avec le spectaculaire et l’émotion. Mais je n’aurais pas zappé sur une autre chaîne : cette fois, c’est pour le don d’organes. Une heure trente plus tard, je me suis finalement rendu compte m’être laissé prendre par l’habile succession d’images d’archives et de témoignages.
Le fil conducteur repose sur une fiction : Les jours de Maud, née avec une malformation cardiaque, sont comptés. Nous vivons son hospitalisation et la terrible attente. Parallèlement, le destin tragique d’un jeune motocycliste victime d’un accident nous met sur la piste d’un possible trait d’union qui redonne la vie : un cœur qui bat. La famille frappée par le drame n’est pas préparée au don d’organes. Nous mesurons toute la difficulté de la décision des proches, décision à prendre au pire moment, toute la difficulté du personnel hospitalier d’accompagnement pour permettre ce don sans pression ni influence. Finalement, la famille accepte le prélèvement d’organes. Maud et le donneur sont compatibles. C’est alors qu’une course s’engage contre le temps. Impossible pour moi de ne pas dévoiler le dénouement : Maud est sauvée, elle vit avec le cœur d’un autre dont elle ne saura jamais rien, car le don est anonyme en France.
Côté images d’archives, le documentaire nous retrace la formidable histoire des pionniers de 1968, Shumway, Barnard, et bien sûr de « notre » Professeur Cabrol, fidèle à la Course du Cœur. Aux étonnantes prouesses de ces audacieux succèdent dix ans de doute causé par le phénomène de rejet. La découverte de la ciclosporine redonne à la transplantation cardiaque un formidable essor.
Nous comprenons notamment à travers ce reportage ce qu’est la mort cérébrale, quelles sont les conditions de la réussite d’un don. Les témoignages de chirurgiens transplanteurs, de personnel hospitalier, de greffés (parfois depuis 22 ans) et de leur famille, et des proches des donneurs, nous font prendre conscience avec des mots simples et vrais, de l’enjeu du don de soi. Se prononcer et informer ses proches reste la clef de la réussite. L’avez-vous fait ?

Frédéric LESUR

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