vendredi 21 décembre 2012

Un coeur généreux et solide (suite)

Jean-Pascal (JP), un de nos coureurs de la CDC 2012, a relevé un sacré défi cet été. Il nous en a fait un beau récit dont je vous laisse apprécier toute la saveur. JP vient de faire 3,8 km à la nage, de pédaler à vélo que 188 km...il ne lui reste "plus qu'un chouette marathon" pour couronner le tout! (2/2)
JP en a fini avec le vélo. Place à la tenue de runner.
Et c’est reparti pour 42,195 km de course toujours sous les encouragements du public, au courage…La chaleur est écrasante et les éponges mises à disposition à chaque ravitaillement sont fortement utilisées par les concurrents en recherche d’un peu de fraîcheur. Les kms passent lentement et la souffrance se lit de plus en plus sur les visages des participants avec au loin la douce musique des ambulances qui font des allers retours avec l’hôpital de Briançon (150 hospitalisations et 4 hélitreuillages). De mon côté, la première boucle de 21 km se passe plutôt bien, je gère mon effort aux alentour de 5 min au km, avec un seul objectif, ne pas avoir de crampes et finir !!!
Certains concurrents s’allongent sur le bas côté, épuisés. Pour la plupart, ils ne repartiront pas.
La course continue et les km s’égrènent lentement, je commence à avoir les jambes dures, mais je reste à peu près lucide, toujours en pensant à bien boire et s’alimenter.
Puis le 30ème km passe, et dans la tête il ne reste plus que 12 km, le compte à rebours commence. La dernière côte, puis la dernière descente, l’idée est bien de gérer la fin de course pour ne pas avoir la crampe de trop… La lucidité n’est plus là, et quelque soit le niveau de chacun, tout le monde finit au courage.
Enfin, le dernier tour d’étang (où on croise ceux qui repartent pour un, voire 2 tours !!), 3 km restant, puis 2, et enfin le dernier km et  une immense satisfaction d’en terminer après plus de 6 mois d’entraînement intensif. Quelques larmes de joie, de fatigue et d’épuisement lorsque je croise le regard de ma famille qui m’a copieusement encouragé tout au long de la journée et c’est fini !
Après 6 mois d’entraînement avec des semaines de 10 à 18 heures de sport, 72 heures de piscine (environ 150 km), 90 heures d’entraînement à pied (soit environ 1400 km) et 4400 km de vélo je suis finisher de l’Embrunman en terminant par un marathon en 4h08min (92ème mps) soit un total de 12h52min et 51 secondes, ce qui me place à la 102ème place.

Une petite pose pour la photo sous le temps d’arrivée (avec mon T-shirt de la course du cœur!) et puis le trophée tant attendu, le t-shirt de Finisher de l’Embrunman 2012… 
La suite c’est une nuit assez agitée et des jours de repos et de vacances, d’une certaine façon bien mérités.

Commentaire :
« Une première expérience concluante dans le triathlon. L’année 2012 aura été riche en émotions avec au final une joie immense procurée par la réalisation d’un rêve de gosse et en plus dans un temps espéré secret. »

jeudi 20 décembre 2012

J-97 : Carte de donneur pour l'apocalypse ?

Prévisions météo particulièrement agitées pour la fin de semaine... 

Y aura-t-il un après 21 décembre 2012 ?
Passage au solstice d'hiver, fin d'une ère dans le calendrier Maya ou fin du monde ? Dans tous les cas de figure, j'emporte comme d'habitude ma carte de donneur, que ce soit pour prendre le RER, une arche salvatrice ou une soucoupe volante. Je vous invite à en faire de même.

Et pour les familiers de la Course du Cœur qui connaissent la gentillesse d'Affendé, greffé du foie, il suffit d'écouter la mélodie Maya pour se convaincre que le monde peut encore vivre de beaux jours.

Frédéric Lesur

lundi 17 décembre 2012

J-100 : Parce que rien ne vaut un compte rond

Cent jours : un compte rond. Il reste cent jours aux athlètes et aux organisateurs de la Course du Cœur pour se préparer. Cent jours, c'est à la fois peu et beaucoup. Cent jour, c'est énorme pour un patient en attente de greffe.

Statistiques Greffe d'organes 2011 (cliquer pour agrandir)
L'Agence de la biomédecine publie dans son rapport annuel les statistiques de greffe pour l'année 2011. Près de dix mille patients déjà en attente de transplantation en 2010 n'ont toujours pas trouvé de greffon l'année suivante. Près de 6400 nouveaux malades se sont inscrits sur la liste d'attente. Ceci signifie qu'il est probable que 1750 personnes rejoindront cette liste d'attente dans les cent jours qui nous séparent de la Course. C'est beaucoup.

Près de cinq mille transplantations ont pu être réalisées en 2011 à partir de mille cinq cents donneurs. Ce "miracle" (5000 > 1500) est rendu possible par le fait qu'un donneur cède plusieurs organes et sauve plusieurs vies. Le déficit d'organes pourrait être réduit à presque zéro avec trois ou quatre fois plus de donneurs. Et moi zéro, c'est un compte qui me plaît. Un compte bien rond, rond comme un zéro.

Frédéric Lesur

samedi 15 décembre 2012

J-102 : Nouvelle campagne pour Fondation Greffe de Vie

Non, je ne suis pas à nouveau obnubilé par les lauréates des concours de beauté. L'Agence Change a publié il y a une dizaine de jours trois visuels d'une nouvelle campagne pour la Fondation Greffe de Vie.

Visuel Fondation Greffe de Vie (réalisation Agence Change)
Le message est explicite :
"On ne sait jamais qui sera le donneur ou le receveur.
Don d’organes : nous sommes tous d’accord pour recevoir. L’êtes-vous pour donner ?
En 2011, 16 371 patients en attente et seulement 1 572 donneurs.
Pour recevoir, il faut des donneurs. C’est la solidarité."

Visuel Fondation Greffe de Vie (réalisation Agence Change)
Les curieuses créatures bicéphales mettent en avant le caractère universel du don d'organes : donneur et receveur doivent répondre à d'exigeants critères de compatibilité, mais il n'est jamais question de sexe, d'âge, de couleur de peau ou de religion. Le principe de l’anonymat s'applique en France. Le receveur ne peut connaître l'identité du receveur, et la famille du donneur ne peut connaître celle du receveur.

Frédéric Lesur

lundi 10 décembre 2012

J-107 : Une Miss France ambassadrice du don d’organes !

L’Express rapporte dans sa page Culture/Télé que la retransmission de l'élection de Miss France 2013 sur TF1 est arrivée très largement en tête des audiences avec 8,1 millions de téléspectateurs (avec un pic à 9,6 millions au moment du sacre), loin devant la soirée de clôture du Téléthon et ses 1,3 million de téléspectateurs…

© Photo L'Express, afp.com / Pierre Andrieu
Il y a sans doute plusieurs façons d’analyser ce résultat. Je ne me trouvais pas devant mon téléviseur samedi, mais j’ai lu depuis que la lauréate du concours de beauté et d’élégance de la filiale d’Endemol est une bourguignonne étudiante en deuxième année de médecine. Elle a déclaré vouloir profiter de son titre pour promouvoir la cause des enfants et les dons d’organes : « Si on en parle davantage, je pense que les mentalités peuvent changer ». Eh bien bravo ! Si les millions de téléspectateurs se sont posé à cet instant la question « Mais c’est quoi le don d’organes ? », j’ai une raison de me réjouir du succès de Marine Lorphelin. Je l’encourage à informer les Français que son statut lui permettra d’aborder au cours de son parcours sous les feux de la rampe pendant 365 jours. Il paraît même qu’elle est très sportive et pratique l’athlétisme depuis cinq ans ! Alors Marine, vous qui êtes bien plus que Reine de beauté, réservez dans votre agenda de rêve une heure pour courir avec les transplantés et les équipes de la Course du Cœur du 27 au 31 mars. A très bientôt !
Frédéric Lesur

mardi 4 décembre 2012

J-113 : Un service civique innovant

Cette semaine, le site web de la Mairie de Paris propose sur l'agenda de l'exécutif l'information suivante :

Mardi 4 décembre, 11h30 : Lancement d’une campagne innovante sur le don d’organes.

La Ville de Paris, la Région Ile-de-France et l’Agence du Service Civique lancent, en partenariat avec l’association Trans-Forme, l’Agence de la biomédecine et la SCOP Voix Publique, une campagne parisienne de proximité sur le don d’organes. 
Cette campagne, qui se déroule dans les rues du 14 novembre 2012 au 10 mai 2013, a pour objectif d’informer les citoyens sur le don d’organes et leur permettre de se positionner à titre personnel.
Pendant 6 mois, une équipe de 9 jeunes volontaires en mission de Service Civique portée par Trans-Forme, formée par Voix Publique, va aller à la rencontre des citoyens dans les rues de Paris et des principales agglomérations d’Ile-de-France. Ils informent sur le don d’organes, invitent les personnes rencontrées à affirmer leur position personnelle et à la faire connaître à leurs proches. 


Tout est dit. En surfant sur le net, il est possible de trouver la fiche d'animateur de campagne parmi les propositions faites aux volontaires du service civique :

http://www.service-civique.gouv.fr/content/animateur-campagne-sur-le-don-dorganes
Bravo à la Mairie de Paris, à Trans-Forme et à leurs partenaires pour cette initiative originale. Bravo aux jeunes volontaires qui arpenteront les rues de la capitale. Nous espérons les rencontrer au départ de la Course du Cœur le 27 mars au Trocadéro.

Frédéric Lesur

lundi 3 décembre 2012

J-114 : 45 bougies pour la transplantation cardiaque

C’était un trois décembre comme aujourd’hui, en 1967. Assisté d’une équipe d’une trentaine de personnes, le chirurgien sud-africain Christiaan Barnard réussit une première mondiale au terme d’une opération de 9h30 : la transplantation cardiaque d’un patient de 55 ans souffrant de diabète et d’insuffisance cardiaque. Celui-ci survécut dix-huit jours avant d’être emporté par une pneumonie induite par le traitement immunosuppresseur.

© www.twoheartsfilm.com
Quelques mois plus tard, Norman Shumway, dont les travaux ont permis la première mondiale, exécuta à son tour une greffe du cœur aux États-Unis. En Europe, ce furent les professeurs Christian Cabrol, Gérard Guiraudon et Maurice Mercadier qui réalisèrent cette prouesse à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière dès le mois d’avril 1968.

Quarante-cinq ans plus tard, le Professeur Cabrol soutient avec force la cause du don d’organes. Cette année encore, il est parrain de la Course du Cœur.

Frédéric Lesur

jeudi 22 novembre 2012

Un cœur généreux et solide

Jean-Pascal (JP), un de nos coureurs de la CDC 2012, a relevé un sacré défi cet été. Il nous en a fait un beau récit dont je vous laisse apprécier toute la saveur. (1/2)
Mercredi 15 Août dernier se déroulait l’EMBRUNMAN. Un Ironman presque comme les autres avec 3800m de D+ et comme toujours 3,8km à la nage, 188km à vélo en passant par le col de l’Izoard et pour finir un marathon.
C’est par un beau lever de soleil que le départ est donné à 5h50 pour les filles. Les garçons suivent 10 minutes après et tout le monde s’élance pour deux tours dans les eaux plutôt chaudes (22°C) de l’étang attenant au lac de Serre-Ponçon. Chez les garçons, le départ se fait pratiquement en douceur sans trop de coups (2 ou 3 baffes quand même, ca reste un triathlon!), on est loin des triathlons version sprint !
Je suis particulièrement content de ma natation qui n’est pas mon sport de prédilection (je me suis mis à nager il y a 6 mois) et je termine la distance en 1h12m à la 578ème place plutôt frais et réveillé J. Je mets un peu de temps à la transition T1 (6 min 15, contre 3 min pour les premiers), mais je préfère prendre mon temps pour ne rien oublier.

Rapidement le jour se lève et c’est par un beau soleil réchauffant que l’ensemble des 1060 athlètes s’élancent pour les 188km de vélo, ma discipline de prédilection.
Dès les premiers mètres la route s’élève puisqu’il faut monter à Saint Apollinaire et prendre 500m de D+ dans les 10 premiers km. Le rythme est tranquille, l’ambiance est détendue, la journée va être longue et chaude !!!
Puis les kms s’enchaînent, rarement plats, souvent en montée !
Au 70ème km, l’arrivée à Guillestre marque le début de la montée au col de l’Izoard avec 10 km de faux plat montant suivi par les 14 km d’ascension à 8-9%. Comme toujours il faut gérer son effort et arriver en haut le plus frais possible. Le public est bien présent sur les routes et les km s’égrènent jusqu’en haut du col avec l’accès au ravitaillement perso. Je me sens toujours bien, malgré une piqure de guêpe à la lèvre, un mal de ventre qui ne passe pas et un fort vent de face ! Mais les jambes tournent toujours bien et j’ai rattrapé beaucoup de concurrents !
Quelques minutes d’accalmie au ravitaillement, le temps de recharger les bidons, d’attraper un sandwich et il est temps de repartir pour une descente rapide, sensations garanties…
La première moitié du vélo s’achève ainsi, il est désormais temps de rentrer ! Le retour se fait avec un fort vent de face (encore !) qui force à puiser dans les réserves déjà entamées, mais de toute façon c’est pour tout le monde pareil ! La fameuse côte de Palon arrive enfin (1,5km à 16%) et se passe sous les encouragements du public, puis le retour sur Embrun. Les sensations sont toujours présentes même si je commence à sentir les kms. Je ne rattrape plus grand monde…

Mais, l’Embrunman ne serait pas l’Embrunman sans la côte du Chalvet aussi surnommée « la bête ». Chaque concurrent doit gravir cette côte à 6% sur 6 km de revêtement digne des cols des années 1930, pour être sûr qu’il ne lui reste pas trop de force avant d’attaquer le marathon. Cette montée, c’est au courage que je la gravis comme tout le monde !
La section vélo se termine ainsi en 7h21 à la 133ème place (410 places de gagnées).
Enfin la transition T2, qui se passe bien pour ma part, un peu moins pour d’autres qui accusent le coup… On enlève tout et on passe un t-shirt et un short et c’est reparti.
A suivre...

vendredi 16 novembre 2012

Passage de relais


-       Allô ?
-       Allô Rockeur ! J’ai un truc à te demander.
-       C’est non.
-       Attends, tu sais même pas ce que je vais te demander.
-       Bah si et c’est non. Tu as été formidable et tout le monde sera content de repartir avec toi en 2013.
Il m’aura fallu une belle force de persuasion pour obtenir de notre rockeur son accord ! De la salive, des arguments, des encouragements… et bien sûr de la confiance, celle que seule une belle et forte amitié peut inspirer. Et comme cette amitié était née dans la féconde pépinière de la course du cœur, on s’est compris. Ce n’est pas un abandon. Encore moins un renoncement. Il s’agit là d’une transmission et surtout d’un partage.
Maintenant voilà mon Rockeur, tu as les rênes en mains. A toi de jouer. Mais, on est tous là et on te soutiendra quoiqu’il arrive.
Une nouvelle aventure à écrire, avec nos jambes certes, mais surtout avec notre cœur….

- Merci Poulette.
- Merci à toi.
- Et je compte sur toi.
- Sur moi ?
- Oui, pour courir ensemble en 2013…

[ Voilà, c’est ça. Moi aussi je compte sur quelqu’un.
Enfin, sur tous…. Pour dire oui au don d’organes]
Anne (la Poulette!)

jeudi 18 octobre 2012

Prix Nobel d'économie et don d'organes

Lundi, le Prix Nobel d’économie 2012 a été attribué à deux Américains, Alvin Roth et Lloyd Shapley, spécialistes de la théorie des jeux, pour leurs « recherches sur les allocations de ressources et les correspondances entre agents économiques ». Vous me direz « Tant mieux pour eux, mais quel rapport avec le don d’organes ? ». - C’est très simple. La théorie des jeux étudie mathématiquement la façon dont les acteurs prennent des décisions stratégiques pour servir leurs intérêts, et anticiper les réactions des autres. A partir des travaux de son aîné Shapley sur la meilleure manière d'accorder offre et demande sur un marché, Roth a proposé d’étonnantes applications au don d'organes et au monde de l'éducation.
Alvin Roth et Lloyd Shapley, lauréats du Nobel d'économie, (photo © Paris Match)
Partons d’un exemple que chacun comprendra : celui du célèbre algorithme du mariage. Considérons un groupe composé paritairement d’hommes et de femmes. Chaque homme établit une liste des femmes selon son ordre de préférence. Et de la même façon, chaque femme établit sa liste des hommes préférés. Un homme qui n’obtient pas son premier choix se replie sur le choix suivant. Mais chaque femme a priori « casée » qui reçoit l’offre d’un homme figurant plus haut sur sa liste peut abandonner son choix du moment afin d’obtenir mieux. Une fois le processus terminé, nous aboutissons à une distribution équilibrée. J’en vois qui expriment leur scepticisme. Pas besoin de Prix Nobel et d’en faire tout un fromage alors qu’il suffit de bavarder en ligne sur un site de rencontre ?
Alors venons-en au « Kidney Exchange », un programme qu’Alvin Roth, professeur à Harvard, a mis en place pour optimiser le don de rein. En termes de greffes d’organes, ce sont les transplantations rénales qui sont les plus pratiquées. Un individu en bonne santé peut vivre normalement avec un seul rein et céder le deuxième à une personne compatible. C’est ce qu’on appelle « don du vivant ». Ce don est encadré en France par la loi de bioéthique de 2011 qui impose notamment un lien familial stable, comme le précise l’Agence de biomédecine dans une rubrique dédiée.

Imaginons deux couples de Nouvelle-Angleterre, au nord-est des Etats-Unis : Les Smith et Johnson qui ne se connaissent pas. Mme Smith et M. Johnson sont dans l’attente d’un rein. M. Smith et Mme Johnson sont prêts à céder un rein, mais ne sont pas compatibles avec leur conjoint. Et si jamais Mme Smith et Mme Johnson étaient compatibles, ainsi que M. Johnson et M. Smith ?! Les deux receveurs pourraient être greffés par donneur interposé. Ce cas de compatibilité réciproque des Smith-Johnson est rarissime, mais les chances de compatibilité sont plus grandes si le nombre de couples augmente. En effet, il se peut qu’un troisième couple complète la paire : le résultat des greffes sera peut-être meilleur si M. Smith donne un rein à Mme Williams, M. Williams donne un rein à M. Johnson, et Mme Johnson complète la chaîne en cédant un rein à Mme Smith. C’est l’objet du travail de l’économiste Alvin Roth : déterminer la combinaison optimale en tenant compte d’une multitude de critères liés à la compatibilité entre donneurs et receveurs. Le magazine américain Forbes a désigné Roth comme « le professeur d’Harvard qui utilise l’économie pour sauver des vies ».

Exemples de graphes d'échanges pour 2, 3 et 6 couples

Le prélèvement de reins puis leur greffe dans des délais très courts requièrent une logistique parfaite. Le New York Times signale en février 2012, l’aboutissement d’une chaîne de 30 reins, impliquant 60 personnes.

30 donneurs et 30 receveurs pour une réussite unique ! (Photo © NYT)
Voilà comment la « matching theory » permet de former des relations mutuellement bénéfiques avec le temps. Cela vaut bien un Prix Nobel d’économie.

Frédéric Lesur

lundi 18 juin 2012

Sur le chemin de la victoire

Notre Spitou a frappé fort dimanche 13 mai aux 24 heures de Peynier. Malgré une température estivale, il a parcouru 193 km et a décroché la 1ère place.  Spitou a dédié sa victoire à Camille, notre courageuse Miss qui était alors en attente d’une greffe de cœur (et qui vient d'être opérée).

"Témoignage d’un week-end chargé en émotions

On part à 11h00 du matin le samedi et l’on tourne sur une boucle d’ 1 km de long et 9 m de dénivelé, pour finir le dimanche matin à 11h00.
Ce samedi là, il faisait très chaud et je suis parti pour essayer de faire mieux que l’an dernier où j’avais terminé à la 4ème place avec 153 km soit 153 tours et seulement un tour de moins que le troisième.

Je suis parti tranquille à 10km/h de moyenne pendant les quatre premières heures puis vers 15h j’ai commencé à ralentir au vu de la grosse chaleur qui régnait sur le circuit. Les organisateurs avaient installé un grand container d’eau et un brumisateur afin de pouvoir se rafraîchir un peu. 16h00 = 48km. La chaleur devient vraiment difficile à gérer et les passages à l’ombre des pins sont appréciés.
Vers 19h, après 8h00 de course, je me suis retrouvé 1er d'une course pour la première fois de ma vie !
Quel plaisir de savoir que la gestion du début de course était bonne, les jambes fonctionnaient bien et les pieds étaient dans un bon jour.
Le second n’avait que cinq tours de retard suite à un arrêt. Vers 21h00 à 80km, c’était le dernier point de relevé annoncé avant la nuit.
Je tenais le coup et les écarts restaient stables jusqu’à 23h00 où j’ai changé chaussures, chaussettes et tee-shirt pour la nuit.
A 2h00, je prends encore le temps de noter en passant devant la voiture les 128km parcourus. Mais le second revient et me rattrape, je décide de rester derrière lui pour voir son état de fraîcheur ou de fatigue.
Après trois tours, où il essaye de me lâcher un peu, je m’accroche et je pense à Claude greffé du haut de ses 71 ans qui lors de l’étape de Camille avait voulu finir en courant. En suivant ainsi le second, le moral revient et je décide d’accélérer un peu pour lui montrer que je veux gagner cette édition et surtout ne pas lui laisser l’espoir de me remonter.
Pendant tout le reste de ma course, j’ai couru en compagnie de l’image de Camille qui m’a motivé pour gagner.
En tournant tel un hamster sur ce circuit, une idée a mûri : j’allais pouvoir reparler de cette rencontre nocturne avec elle et tous les bénévoles dans le gymnase et porter le message du don d’organes.
A 5h00, j’en suis à 149 km et la nuit se finit. Les premières lueurs dévoilent à nouveau la montagne de la Sainte Victoire si chère à Cézanne.
Le matin arrive et les écarts avec les poursuivants sont stables, je peux goûter aux encouragements des gens tout autour du circuit.

Ma famille arrive pour me soutenir sur les dernières heures de course et faire quelques tours avec moi.
Une belle victoire dédiée à Camille

Laurent "

Bravo Spitou!! Ta Cap' est fière de toi, ainsi que toute l'équipe. Camille a été greffée il y a maintenant 17 jours. Fanny nous signale que l'épreuve est encore loin d'être surmontée pour elle, mais qu'elle fait preuve d'un immense courage et d'une volonté de fer. Nous lui faisons de gros bisous et lui souhaitons tout le meilleur.

Anne

jeudi 7 juin 2012

Un dimanche pas comme les autres

L’association EVEREST EN SABLE, avec le talent de Christian Vauzelle, notre collègue du GET Auvergne, a souhaité faire vivre l’expérience de la CAP à des enfants en situation de handicap grâce à un monocyle appelé jeoëlette. Mireille Bois (CDC 2010) et Patrice Mothu (faut-il encore présenter notre ex capitaine ??) se sont rendus dimanche dernier à Clermont pour vivre une expérience inoubliable, dont voici un beau témoignage délivré par Patrice notre reporter en baskets.
« Nous avons parcouru, Mireille & moi, les 10 km avec un jeune adolescent handicapé et 5 autres coureurs dont Christian Vauzelle. Les Clermontois nous ont chaleureusement applaudis ainsi que 4 autres joélettes.
Départ de la course à 11h30 après avoir fait connaissance avec quelques membres de l’association Everest En Sable, les handicapés et leurs familles. Montage des engins, photos et discussions ont vite rapproché l’ensemble  des participants. L’handicap des enfants est vite oublié devant leur sourire et leur excitation à partir. Puis départ avancé, par rapport au peloton de la course, pour valoriser l’effort que nous allons tous effectuer. Les kms s’égrènent et notre motivation est toujours intacte.
Matthew en joëlette, Mireille et Patrice
Le rythme de course n’est pas trop élevé, 10km/h, mais il faut rester concentré lorsque nous prenons position à la jeoëlette. Car les autres coureurs n’ont pas tous la délicatesse de nous éviter et de nous encourager. Nous devenons ainsi  un ralentisseur  qu’ils doivent contourner en les faisant perdre leur allure de lièvre. Plus que 700m et l’arrivée sera franchie. Pour faire plaisir à Matthew, notre ado, nous décidons de finir en sprint. Le 15km/h est vite atteint et Matthew nous incite à accélérer car la vitesse le grise. Nous doublons des coureurs peu habitués à la discipline du 10km mais enjoués de le terminer. La ligne franchie, toute l’équipe se congratule. Mireille & moi ne sommes pas peu fiers.  C’est notre première sortie de jeoëlette. Le sourire des enfants et  la joie des parents dissipent facilement la fatigue due à  la petite heure de promenade. Après avoir partagé les efforts des transplantés grâce à la CDC,  cet échange prouve que nous avons toujours du ♥  pour ces rencontres pleines d’émotions. Un grand merci à Christian Vauzelle qui a nous a invités à Clermont Ferrand ».
Bravo à EVEREST EN SABLE, que votre route soit longue et éclairée !



lundi 7 mai 2012

Wahoo, je suis gâtée!

Samedi 5 mai
Samedi, un fleuriste m’a appelée pour m’annoncer qu’il avait « des choses » à me livrer. Lorsque je l’ai vu extraire de sa fourgonnette un énorme bouquet de roses blanches, je lui ai lancé un « Wahoo, je suis terriblement gâtée !! ». Alors que je m’apprêtais déjà à tourner les talons pour offrir à ces fleurs superbes un vase et de l’eau, le fleuriste me répond « Attendez, ce n’est pas fini !! ».
Et voilà que le fleuriste me sort une orchidée aussi haute que mon fils de huit ans, un paquet en forme de tube et un joli sac en tissu. « C’est de la part de ceux qui sont là-dedans ». « ?? Euh, excusez-moi, pourriez-vous répéter ? » " Bah oui, on m’a demandé de vous donner ce message : « C’est de la part de ceux qui sont là-dedans ! »". Je n’ai pas osé le questionner davantage, il m’a alors aidée à tout rentrer dans la maison et c’est seulement quelques minutes plus tard que j’ai compris ce qu’il se passait.
Tous mes co-équipiers étaient là ce samedi pour me dire merci. Chacun a écrit un petit mot, chacun y a mis une nouvelle fois beaucoup de cœur.


Un frigo de choc avec le magnét géant
"Course du coeur"
Et je vous le confirme, le fleuriste m’a livré ce jour-là « beaucoup de choses », et pas que des fleurs superbes, de jolies cartes et des photos. Parmi ces cadeaux, j’ai reçu un flot de chaleur et d’amitié. Merci mes co-équipiers de choc pour m’avoir concocté une surprise aussi incroyable. Merci de m’avoir fait confiance et d’être vous.
Votre Capit’Anne - Poulette

mercredi 4 avril 2012

J+7 : L’équipe RTE crève l’écran sur France 2 !

Gref. Ce matin je n’ai pas regardé la télé parce que j’étais au bureau. Mais les merveilles d’internet et du mode « replay » des émissions de télévision me permettent de revoir en boucle ce que j’ai manqué ce matin.
Nous regrettons souvent que les grandes chaînes nationales ne s’emparent pas d’un événement tel que la Course du Cœur. Quelques unes ont diffusé gracieusement le Clip TV de Trans-Forme. C’est très bien.
Ce matin, France 2 a intégré dans les actualités sportives de Télé Matin quelques images de l’ascension des Arcs. C’est très très bien.
Dépêchez-vous de visionner ce reportage éphémère avant que ne tombe le couperet « cette vidéo n’est plus disponible ». Si vous préférez faire l’économie du foot, de la voile, du hockey, du golf et du kayak, allez directement au repère 4’40’’. La séquence de vingt-huit secondes se termine par l’arrivée de notre belle équipe. Hip hip hip hourra !


Je fais une nouvelle fois le vœu qu’une équipe de reporters, du service public par exemple, consacre l’un de ses excellents reportages à cette fête unique de la Course du Cœur pour évoquer le don d’organes. Mieux, je suis persuadé que quatorze salariés pourraient constituer une belle équipe sportive et vivre en immersion totale une expérience marquante. Alors j’ose un message personnel : si Daniel Bilalian, directeur général adjoint chargé des sports de France Télévisions, cherche un capitaine pour guider une équipe dans le cadre d’une première participation, je devrais être en mesure d’annuler tous mes rendez-vous de fin mars 2013 !
Frédéric Lesur

lundi 2 avril 2012

J5 : le film du jour Transforme (dimanche 1er avril)

Dernière étape et ascension finale jusqu'aux Arcs en apothéose pour toutes les équipes, toujours sous un soleil magnifique. Quatorze kilomètre en lacets avec des jambes qui commencent à peser. Les 750 km depuis Paris sont bouclés et les coureurs laissent éclater leur joie, le sentiment de s'être toujours dépassés physiquement, dans la solidarité et la bonne humeur. Personne n'oubliera l'exemple des coureurs transplantés. La sensibilisation au don d'organes continue.  


Petit bonus qui ne gâche rien, l'équipe RTE se classe juste derrière l'équipe des greffés.

Frédéric Lesur

J4 : le film du jour Transforme (samedi 31)

Les images d'une journée très riche, avec notamment l'étape des costumés et le SMVDC ("super marathon volant des cimes" pour les spécialistes) ! Les coureurs ont eu le sentiment de vivre plusieurs journées en une.


Frédéric Lesur

samedi 31 mars 2012

Fin de matinée marquée par l’étape Duathlon run + bike

Jean-Pascal a ensuite pris le départ du Duathlon run + bike. L’étape a été raccourcie en raison du retard pris sur l’étape précédente. Après 3 km de course à pied, il a continué sur 15 km en vélo. Il est arrivé premier de l’étape avec l'équipe des cheminots.

Toutes les équipes ont ensuite pris le repas à Veyziat dans l’Ain.


Samedi matin : les super-héros remportent le trophée des costumés !


Ce matin, Thierry a pris le départ de l’étape sénior à 7h. Les départs étaient échelonnés toutes les 30 secondes, du plus âgé au plus jeune coureur de l’étape. Thierry est parti en cinquième position. Au 5ème kilomètre, il a pris la tête de l’étape et a terminé sous les applaudissements du public et des super-héros RTE !
Nicolas, Thierry et Anaïs à l'arrivée de l'étape 

De 8h30 à 10h, les équipes ont ensuite présenté leur show. Danses, chants et déguisements se sont succédés sous les encouragements de toutes les équipes !


Nos super-héros ont remporté le trophée des costumés !


A 10h, Nicolas, Aurélien et Anne R. sont partis ensemble sur les 6 km de l’étape costumée.

Belle nuit pour les C !

L'équipe C (Gilles, Laurent, Jean-Pascal et Lionel) a débuté son parcours de nuit hier soir vers minuit.

Lionel, Gilles et Laurent ont commencé avec une étape chargée d'émotion "L'étape de Camille". 3,3 km de Perrex à Vonnas.

Jean-Pascal a enchaîné avec un 18 km. Il est arrivé troisième de l'étape en 1h08.

Laurent a pris le départ de la troisième étape. Elle a été réduite à 8 km en raison des retards pris sur les étapes précédentes. Il est arrivé deuxième main dans la main avec l'équipe SAS.

Gilles a effectué l'étape entre Dompierre sur Veyle et Saint Martin du Mont sur 14 km. Le coéquipier de Novartis, avec qui il a couru toute la course, l'a attendu pour arriver main dans la main en deuxième position de l'étape. Une belle preuve de solidarité entre les équipes !

Lionel a terminé la nuit avec la dernière étape « Les plus lourds (sans pesage !). 12,5 km de Saint Martin à Poncin.

Ils ont été accueillis par l’équipe A, déjà sur place pour le départ de l’étape sénior.