J-33 : Journée mondiale sans Facebook mais avec exceptions

Le 28 février, c'est la journée mondiale sans Facebook. Il paraît même que l'information est relayée par des évènements Facebook pour soutenir cette journée. J'espère que vos amis ont posté cette information cruciale dès hier sur leur page Facebook, sinon il est trop tard pour vous interroger. Vous devrez attendre demain pour vérifier que vous avez bien fait de ne pas ouvrir Facebook. Cruel défi non ?

Puisque nous sommes encouragés à lutter contre la cyberdépendance et l'intrusion des pubs, occupons-nous autrement. En jetant un oeil à YouTube par exemple (j'ai vérifié sur Google que ce n'est pas la journée mondiale sans Google), et en écoutant Mark Zuckerberg, aidé par sa petite amie étudiante en médecine et la proximité de Steve Jobs greffé du foie.

Le créateur de Facebook a lancé en mai 2012 la possibilité aux utilisateurs britanniques et américains de signaler dans leur statut leur position favorable au don d'organes, en la rendant publique à toute la planète ou à un cercle de proches (le principe est décrit dans la vidéo de cette page). L'outil fut étendu à d'autres pays depuis. Ne le cherchez pas sur votre compte Facebook français. D'abord parce que c'est la journée sans Facebook, et parce que le partage de statut n'existe pas sur les comptes français. Pourquoi ? - Non, ce n'est pas parce que c'est trop dur à coder en Java Script. Il est question de la spécificité du consentement présumé : la loi de bioéthique ne requiert pas de s'inscrire sur un registre de donneur d'organes, il suffit de le dire à ses (très) proches. Et normalement, on communique avec sa famille autrement qu'avec Facebook, et pas seulement le 28 février. Emmanuelle Prada-Bordenave, directrice de l’Agence de la biomédecine, apporte des précisions dans cet article de La Croix.

(Dessin de Deligne publié dans La Croix)

Il y a des exceptions à la journée mondiale sans Facebook. Rappelons l'existence de la page Facebook des Survoltés, ou celles de la Course du Cœur, de l'Agence de biomédecine, et des autres équipes engagées dans la Course. Courez-y !

Enfin, plus dur encore qu'une journée sans Facebook le 28 février, ce serait d'avoir à proposer une journée sans don d'organes. Eh bien moi j'ai réglé le problème en concédant les 30 et 31 février.

Frédéric Lesur

J-33 : Jamais assez de donneurs près de chez vous

Nouvelle escale en Allemagne avec une campagne réalisée par l'Agence Kolle Rebbe Werbeagentur de Hamburg pour l'association fédérale des transplantations d'organes (BDO) en 2005.

(Cliquer pour agrandir les affiches)

Des cartes routières fictives autour de grandes villes (Dortmund, Hannover ou Hamburg) tracent le contour d'organes (coeur, poumons, reins). Le slogan "People are waiting for life in your town too" rappelle que le manque de donneurs touche des gens proches de chez vous. Chaque jour, trois patients allemands meurent faute de greffon.

Frédéric Lesur

J-34 : Le fil conducteur de la vie

Douze mille allemands sont en attente d'un organe. L'Agence Saatchi & Saatchi de Francfort a réalisé cette affiche pour la Fondation Fürs Leben (= "Pour la vie") en janvier 2013. Un électrocardiogramme s'éteint, l'autre redémarre. Les deux sont liés par la générosité de l'acte du don, sans lequel le "flatline ribbon" resterait désespérément plat.

("Flatline ribbon", Cliquer sur l'affiche pour l'agrandir)

A cinq semaines du départ de La Course du Cœur, l'hiver paraît long. Qui n'a pas rêvé de marcher ou de courir en bordure de littoral pour un bon bol d'air iodé ? En 2008, Fürs Leben s'appuyait sur ce visuel pour rappeler le cadeau d'une vie. 

("Le cadeau de ma vie : un poumon")

Selon un sondage commandé par le centre fédéral allemand de l'éducation de la santé, 70% des Allemands seraient prêts à faire don de leurs organes après leur mort. Mais seulement 22% possèdent une carte de donneur d'organes (le consentement présumé n'est pas adopté comme en France). Environ la moitié de nos voisins germains ne se sentent que modérément informés sur le sujet.

Frédéric Lesur

J-34 : Les Survoltés 2014, portrait d'Eric Simoncini

J-35 : C'est reparti pour le Jeu des Clics !

A peine remis de vos efforts du quiz d'hier, vous voilà déjà sollicités pour le cultissime Jeu des Clics, également intitulé "Prix de la mobilisation d'entreprise". Il s'agit de voter symboliquement pour votre équipe préférée (Les Survoltés de RTE par exemple ;-). Vous pouvez voter plusieurs fois jusqu'au départ de la Course, à condition de laisser passer 24 heures entre chaque clic de soutien (un automate tempère l'enthousiasme de supporters qui passeraient leur journée à cliquer !).

L'an dernier, 41571 votes avaient été enregistrés avec des poids lourds du mulot sur le podium : Renault (9136), Natixis (8753), HP (5025).

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

La Course du Cœur est le théâtre d'exploits et d'émotions. Vous y retrouverez par exemple un Survolté qui un jour est arrivé devant Kilian Jornet sur un 10 km officiel. Je suis sûr qu'au micro il a répondu "Il faut partir à point, il sert parfois de courir et toujours de donner". C'est arrivé un jour. Il ne faut jamais dire que ça n'arrivera jamais.

Il ne faut pas dire que RTE en tête du Jeu des Clics, ça n'arrivera jamais. C'est arrivé ce matin. La copie d'écran ci-dessus m'a fait sourire : j'étais le premier à voter ! Des listes d'attente presque vides de patients en manque d'organes, ça n'arrivera jamais ? - C'est moins facile qu'un simple clic, mais nous avons tous notre mot à dire : Oui ! 

Frédéric Lesur

J-35 : Hasard, c'est une autre façon de dire : destin.

Une petite citation de Milan Kundera (dont je vous recommande l'étourdissant L'insoutenable légèreté de l'être) pour introduire ce billet car c'est vraiment par hasard que j'ai découvert un film évoquant l'attente de la transplantation cardiaque ce week-end. Mais le hasard existe t-il ? Ne s'agit-il que d'une coïncidence si après la lecture du superbe récit de Maylis de Kerangal, je tombe sur Paris, le neuvième film de Klapisch ?!

(Juliette Binoche et Romain Duris dans Paris)

Une distribution de rêve avec entre autres Binoche, Lucchini et Duris. Une idée non moins alléchante : offrir un kaléidoscope de Paris sous le prisme d'un malade au cœur faible.
Les comédiens sont bons, filmés avec le talent incontestable du réalisateur de L'Auberge espagnole et des Poupées russes. La bande originale m'a particulièrement plu, avec notamment Erik Satie en leitmotiv du film.

Après, on aime...ou pas.
C'est l'histoire de Pierre (interprété par le brillant Romain Duris), jeune Parisien gravement malade, qui apprend qu’il va peut-être mourir bientôt. De ce simple point de départ, une galerie de portraits de Parisiens est déclinée dans des saynètes parfois caricaturales, souvent attachantes. La sœur de Pierre, Elise, jouée par l'excellente Juliette Binoche, décide de venir habiter avec lui de façon à l'accompagner et le soutenir dans cette attente de transplantation. On découvre un homme dans la force de l'âge dont l'état physique décline progressivement, qui devient incapable de descendre dans la rue, devant se contenter d'observer le monde depuis son balcon.
Personnellement, je recommanderais ce film touchant qui nous rappelle que rien n'est plus beau que la solidarité, rien n'est plus fort que l'optimisme, rien n'est meilleur que la légèreté.

Paris, de Cédric Klapisch (2008).

Anne

J-36 : Dernier jour pour le quiz Trans-Forme !

Il ne vous reste plus que quelques heures pour tester vos connaissances sur la Course du Cœur et le don d'organes. A midi, il sera trop tard. Lancez le questionnaire ici. Dix questions à choix multiple vous sont proposées, à l'issue desquelles vous connaîtrez les réponses et votre score. Laissez vos coordonnées, votre bulletin sera tiré au sort pour gagner deux places à une manifestation sportive de renom. Alors bonne chance !

Si ce questionnaire vous semble trop facile, ou si au contraire vous avez besoin de progresser, voici d'autres quiz pour devenir champion ambassadeur du don d'organes (pour compléter ceux signalés l'an dernier).

1) Questionnaire de Quiz Santé : La greffe rénale à partir de donneur vivant, 14 questions à deux choix seulement et une réponse commentée après chaque question. 

2) Quiz de Femmes Actuelles : 10 questions vrai / faux pertinentes, sur une base de l'Agence de la biomédecine, aux réponses plutôt bien commentées. Un récapitulatif en fin d'exercice permet une deuxième lecture des réponses.

3) Enfin, si l'enjeu du jeu vous paralyse et que vous préférez ne prendre aucun risque, lisez les 10 questions-réponses de l'Express. C'est une excellente révision.

Frédéric Lesur

J-36 : Les Survoltés 2014, portrait de Cédric Aoustin

J-37 : Il y a quelque chose de bon en chacun de nous

L'actualité braque régulièrement les projecteurs sur des personnages qui façonnent le monde mais dont la philanthropie n'est pas le premier trait de caractère qu'en retiendra l'Histoire.

Des créatifs de pub s'en sont emparés pour réaliser ce grand écart improbable avec la générosité du don d'organes. En chacun de nous, et même chez les tyrans et despotes, se cache quelque chose de bon : des poumons, un foie, un rein qui peuvent sauver des vies. A ce jeu-là, l'Agence Duval Guillaume de Bruxelles réussit un nouveau coup d'éclat pour la Fondation Reborn to be alive (2010).

("Kim Jong-Il" par Duval Guillaume Bruxelles pour Reborn To Be Alive)

La même année, CLM BBDO de Boulogne-Billancourt avait réalisé trois affiches pour la fédération France ADOT, avec le slogan "Il n'est jamais trop tard pour devenir une personne meilleure". Des tatouages racistes, homophobes ou xénophobes, barrés d'une cicatrice laissent entendre que quelque soit le passé de la personne, il existe une rédemption possible par le don d'organes, et une chance de devenir quelqu'un de bien. Au-delà des croyances ou accointances de chacun, seul le don compte.

("Tatouages" par CLM BBDO pour France ADOT)

Les deux autres affiches sont visibles ici.

Retenons cette citation de George Eliot : "il n'est jamais trop tard pour devenir ce que nous aurions pu être". Si vous ne vous êtes pas encore déclarés donneurs, faites-le maintenant !

Frédéric Lesur

J-38 : Les Survoltés 2014, portrait d'Aurélien Pichon

J-39 : Les Survoltés 2014, portrait d'Agnès Labrousse

J-40 : Course du Cœur, l’avant-première à Lyon

La Direction de la Communication de RTE a invité chaque plaque régionale à organiser une animation sportive pour sensibiliser les salariés au don d’organes.

Hier, Lyon inaugurait la démarche !

Un rassemblement en deux temps a ainsi été proposé :

• Une information en salle avec le témoignage d’anciens et nouveaux coureurs,

• Puis un petit footing au Parc de la Tête d’Or.

Bel endroit pour les passionnés de course à pied et échanges sympas pour ceux qui voulaient en savoir plus sur la Course du Cœur. Je regrette juste que Thomas n’ait pas pu nous rejoindre pour partager son expérience et témoigner en tant que greffé du foie. Ce n’est que partie remise : devant l’intérêt manifesté par les salariés de RTE pour le don d’organes, un autre temps d’échanges sera organisé courant 2014 par notre super équipe de choc et de charme de la com : Elise, Lisa et Adèle.

Aux suivants !

Anne

J-41 : L’équipe 2014 bientôt complètement démasquée

Premier scoop pour ceux qui l’ignoraient encore : le super Cap’tain Fabrice reprend le flambeau pour la 2ème année consécutive. Il faut croire qu’il n’en a pas assez bavé l’année passée, ou qu’il aime un peu ça. J’ai mon idée sur la question, pas vous ?
Deuxième scoop : les 15 coéquipiers (parmi lesquels 2 remplaçants) ont été présentés hier sur l’intranet de l’entreprise et notre ami Facebook.
Troisième scoop : parmi les 14 coureurs et les 2 accompagnateurs, pas moins de 5 filles, ce qui est plutôt un beau score… probablement le meilleur depuis la participation de RTE à la Course du Cœur. Là, déjà, BRAVO Cap’tain !
Quatrième scoop : dans l’équipe RTE, que des gens sympas, si si , je vous assure… en tout cas, c’est ce qu’ils ont tous essayé de nous faire croire lors du recrutement. A vous d’en juger par vous-même.

Pour afficher tout de suite la couleur, nos vaillants coureurs arborent pour la 1ère affiche officielle de jolis cœurs autour de leurs pupilles dilatées par l’excitation et le plaisir de défendre une si noble cause.
(Hum quelque chose me dit que ça ne va pas durer…Comptez sur moi pour guetter les cernes et les yeux rougis par la fatigue dès que l’occasion se présentera. Je vous donne rendez-vous vers le 4 avril !)
Vous reconnaîtrez peut-être certains d’entre eux, ou pas !

Rassurez-vous, chacun a eu droit à sa minute de célébrité. Elle vous sera partagée via une petite vidéo.

Enfin, comme l’année dernière, vous pouvez vous connecter à la page Facebook des Survoltés où vous êtes cordialement invités à nous faire part de vos commentaires. Vous pourrez également nous suivre sur notre chaîne YouTube.

A bientôt !

Anne

J-42 : Kris Klug, greffé du foie et médaillé olympique

A quand le biathlon inscrit au programme des Jeux Mondiaux des Transplantés ?! J'ai découvert ce sport formidable avec le titre olympique du relais français emmené par Anne Briand aux Saisies en 1992, c'était génial. Je regretterai aujourd'hui de ne pas pouvoir suivre le relais mixte de Sotchi à 15h30, mais j'envoie tous mes vœux de réussite à notre quatuor français.

Le billet du jour repose sur une autre discipline : le snowboard slalom géant parallèle hommes dont la finale est programmée quatre heures plus tôt. Cette discipline a la particularité d'avoir décerné la seule médaille olympique à un athlète transplanté : Chris Klug, ce beau gosse Américain, a obtenu le bronze aux jeux de Salt Lake City en 2002, dix-huit mois seulement après une greffe de foie !

(chrisklug.com, cliquer pour agrandir)

Nous avons déjà dressé le portrait de sportifs exceptionnels bien que greffés : les footballeurs professionnels internationaux Klasnik (rein) et Abidal (foie), ou le monstre sacré all black du rugby Jonah Lomu (rein). Chris Klug démontre qu'un greffé peut monter sur un podium olympique, mener une carrière sportive internationale pendant sept ans avec un nouveau foie, puis pratiquer bien d'autres sports pour son plaisir.

Chris Klug se consacre désormais à sa fondation afin de promouvoir le don d'organes. Même si vous êtes moins à l'aise que le snowboarder sur la neige, faites comme lui : "know the facts, show your decision" (vidéo).

Frédéric Lesur

J-43 : Donneur jusque ma plaque d'immatriculation

Les règles d'immatriculation des véhicules en France laissent très peu de place à la fantaisie. Lors du changement de système de numérotation "à vie" en 2009, les usagers de la route ont tout juste réussi à sauvegarder l'identifiant territorial (composé du logo régional qui surmonte le numéro du département).

Ce n'est pas le cas d'autres pays où la personnalisation de la plaque minéralogique est une pratique courante. Aux Etats-Unis, la juridiction des cinquante états prévoit des "specialties" pour lesquelles les conception et disposition de la plaque restent raisonnables mais permettent de promouvoir une cause spécifique ou un centre d'intérêt (à condition de s'acquitter d'une taxe et de s'inscrire à un registre). Cliquez ici pour visualiser les exemples de l'Arizona. J'y ai sélectionné la plaque "Transplantation awareness" des donneurs d'organes, agrandie en bas de page. 

(plaques d'immatriculation personnalisée Donate Life, cliquer pour agrandir)

La fondation Donate Life permet de s'enregistrer en ligne. Une partie de la taxe annuelle (une vingtaine de dollars) est versée à des centres hospitaliers. Dans un pays où le consentement présumé n'est pas un pilier fondamental du don d'organes, ces plaques véhiculent le message du OUI.

Frédéric Lesur

J-44 : La Terre vue par Google Heart

Récemment, j'ai vu un interlocuteur faire un lapsus dans un courrier électronique avec "Google Heart" au lieu de l'outil "Google Earth" (pour les non anglophones, l'emplacement du H transforme Earth/Heart en Terre/Cœur). J'ai souri. 

Alors quand dans ma mission de Christian Blachas du don d'organes j'ai aperçu cette affiche, je l'ai immédiatement adoptée pour le billet du jour ! 

(Cliquer pour agrandir l'affiche)

Isil Öztemel d'Istambul a remporté un Cannes Young Lions en 2006. Le slogan encourage à placer le "H" du bon côté. Ne laissez pas vos organes devenir terre, donnez-les.

Certains y verront l'image biblique de la modestie de la condition humaine : Tu es poussière et à la poussière tu retourneras. Nous y voyons tous une bonne raison de dire Oui au don d'organes.

Frédéric Lesur

J-45 : Les Survoltés, rock and sunglasses

Beaucoup d'effervescence du côté des Survoltés ! Il semblerait que la liste des coureurs qui prendront le départ de la Course du Cœur le 2 avril soit sur le point d'être dévoilée. Le millésime 2014 devrait être rock comme le précédent. Les paris sont ouverts pour le choix du tube de l'étape des Costumés. Je lance un premier pronostic : ZZTop et leurs sunglasses.

When you get up in the morning and the light is hurt your head

The first thing you do when you get up out of bed

Is hit that streets a-runnin' and try to beat the masses

And go get yourself some cheap sunglasses

Frédéric Lesur

J-47: Mon coup de cœur du jour

Si nos déclarations d'amour étaient aussi vibrantes et intenses que l'écriture de Maylis de Kerangal dans son dernier roman Réparer les vivants, nous fêterions la St Valentin tous les jours!

Le seul effort à fournir consiste à se procurer le livre pour l'ouvrir. Le reste vous emporte comme un tourbillon pour vous emmener vers la plus belle des destinations: la vie.

Maylis de Kerangal a un talent remarquable pour décrire les situations douloureuses et dépeindre la palette des sentiments. Réparer les vivants ou "le don d'organes pour les nuls", version littéraire, est le récit didactique et passionnant d'une transplantation cardiaque. Aucune mièvrerie, aucun pathos. Pas de catastrophisme non plus. Nous découvrons page après page une histoire contemporaine écrite dans un ton juste et réaliste. Je ne connais pas de meilleur instrument pour faire parler du don d'organes, sobre et diablement efficace. Maylis est une ambassadrice de rêve pour la cause que nous défendons. Maylis est la marraine que les Survoltés rêvent d'avoir. Maylis, c'est ma déclaration d'amour à moi, dis nous oui!

(Réparer les Vivants chez Gallimard)

Et comme on ne rêve jamais trop, je vous offre un petit poème de ma composition.

Etoiles majeures

Bruissement, vibrations

Battements, oscillations

Martèlement, palpitations

Vacillement, pulsations.

Peu importe si aujourd'hui le ciel était gris

J'ai rêvé d'une lumière qui crierait plus fort qu'ailleurs

Une printemps sans amer, un amour ébloui

J'ai rêvé simplement d'un brasillement d'étoiles majeures.

Très belle journée à tous,

Anne

J-48 : Hannah vécut dix ans avec deux cœurs

Chouette, je tiens une occasion de parler de conception de réseaux électriques ! La règle du "n-1" prévoit qu'un réseau doit rester viable après la perte de n'importe quelle ligne. Ce qui signifie que si "une branche tombe en panne", le reste du réseau prend le relais et maintient l'acheminement de l'électricité dans l'ensemble de ses points. Ce critère permet de limiter les conséquences des aléas les plus courants.

Quel rapport avec le don d'organes ?! Eh bien je me demande soudain pourquoi le créateur de la formidable mécanique humaine a pensé à doubler les yeux, les poumons et les reins, alors qu'il a décidé de n'attribuer à l'Homme qu'un foie, un pancréas et un cœur.

(infographie BBC News)

En 1996, Hanna Clark, une jeune galloise a surmonté d'étonnantes épreuves. A l'âge de huit mois, on lui diagnostique une myopathie cardiaque : son petit cœur n'assure pas les débits sanguins suffisants. Elle a la chance de trouver un jeune donneur. Au lieu d'une transplantation cardiaque classique, les chirurgiens décident de greffer le nouveau cœur en appoint du cœur malade qui reste en place. Hannah va vivre ainsi avec deux cœurs pendant dix ans ! 

Comme tous les greffés, elle suit un traitement médicamenteux anti-rejet pour tolérer l'organe intrus. Mais Hannah doit lutter à deux reprises contre un cancer. Le traitement anti-rejet est diminué. Le cœur greffé montre des défaillances, tandis que le cœur naturel a pu se reposer, grandir et se fortifier. Les chirurgiens tentent alors une première mondiale : retirer le greffon défaillant. Le pari est un succès. Le cœur naturel d'Hannah bat seul et normalement, c'est une incroyable rémission.

Hannah semblait se porter très bien en 2011 pour fêter ses dix-huit ans. Peut-être trouverez-vous sur le net des nouvelles plus récentes d'elle ? Et surtout, si vous trouvez pourquoi avons nous deux reins et un cœur, éclairez-moi.

Frédéric Lesur

J-53 : TranSnoWorld 2014 : Je donne, tu donnes… ils skient !

Les Jeux Olympiques d'hiver de 2014, ont débuté hier à Sotchi, une ville russe bordée par la mer Noire. Cet événement qui fait couler beaucoup d’encre du fait des polémiques extra-sportives devrait s’inspirer tout modestement de l’organisation ultra rodée, mais non moins périlleuse, des Jeux Mondiaux d’Hiver des Transplantés. Ne me dites pas, vous lecteurs assidus de ce blog, que vous ignorez que Trans-Forme (affiliée à la World Tranplant Games Federation) propose cette rencontre internationale de haut niveau pour promouvoir avant tout la réussite de la transplantation !

Le slogan de cette Transnoworld 2014 : "Je donne, Tu donnes… Ils skient !".

20 pays et 200 participants se sont ainsi réunis du 12 au 17 janvier 2014 à la Chapelle d’Abondance autour de douze épreuves dont les suivantes : Ski de fond 5 km, Ski de fond 1h, Slalom, Géant, Super Géant, Slalom parallèle, Biathlon, Snowboard !

Quel plus beau message d’espoir que peuvent véhiculer ces transplantés, devenus aujourd’hui de véritables sportifs accomplis ! Un message que Trans-Forme ne cesse d’ailleurs de diffuser depuis 1989… OUI, la transplantation ça marche et le don d’organes sauve des vies tous les jours !

Simultanément à ces Jeux, s’est déroulée la « Nicholas Cup », une rencontre amicale et sportive entre les enfants de 5 nations qui permet de réhabiliter ces jeunes grâce à de nombreuses activités autour du ski.

Cette 9ème  édition des Jeux des Transplantés prend un relief particulier avec la première mondiale d’une pose de cœur artificiel réussie en décembre par une équipe médicale française. 

"C’est une avancée formidable qui ne doit pas nous inciter à relâcher notre effort, poursuit Olivier Coustère, directeur fondateur de Trans-Forme. D'abord parce que la greffe du cœur représente moins d’un cas sur dix, ensuite parce qu’il y a un risque que les gens se démobilisent en se disant que le problème du don d’organes est désormais réglé." 

Chapeau à tous les transplantés et dialysés pour ces exploits. Que leur formidable message d’espoir fasse le tour du monde !

Retrouvez sur le site web officiel de ces 9èmes Jeux Mondiaux d’Hiver des Transplantés le film de présentation et toute autre information utile : www.transnoworld2014.org.

Anne

J-54 : La dialyse péritonéale

Pour remplacer le dispositif relativement lourd de l’hémodialyse qui se pratique dans un centre médicalisé ou parfois à domicile, les insuffisants rénaux disposent dans certains cas bien encadrés d'une étonnante méthode : la dialyse péritonéale.

Tout d'abord, un peu d'anatomie. N'ayez pas peur de vous regarder le nombril. Sous vos abdominaux de rêve se cache le péritoine, une membrane continue qui tapisse à la fois les organes (viscères) et la face interne paroi abdominale. Lorsque vous bougez, le péritoine maintient vos organes en place et porte les vaisseaux et nerfs qui les desservent. Une mince couche lubrifiante permet un glissement optimal de tout cela, et vous en ignorez même l'existence de votre péritoine.

(infographie Doctissimo)

Des médecins ont eu l'idée incroyable d'utiliser cette membrane naturelle comme celle de l'hémodialyseur (rappelez-vous : diffusion et ultrafiltration). On introduit le dialysat par un cathéter (tube en plastique souple) dans la cavité constituée par les deux feuillets du péritoine. Les toxines et les liquides diffusent et rejoignent le dialysat. L'afflux sanguin important dans le péritoine rend l'échange efficace. Au bout d'un certain temps de contact (de l'ordre de trois à quatre heures), le dialysat qui a capté toxines et eau en surplus est drainé via le cathéter. L'opération peut être renouvelée manuellement dans la journée (par le patient ou du personnel infirmier) ou automatisée avec cycles pendant la nuit. 

10% des dialysés français ont recours à la dialyse péritonéale. La méthode leur offre une certaine autonomie mais elle exige un apprentissage rigoureux et des règles d'hygiène très strictes (risques d'entrée de germes par le cathéter).

Frédéric Lesur

J-55 : L'hémodialyse au secours des insuffisants rénaux

La symbolique de la Course du Cœur nous amène souvent à nous attarder sur la transplantation cardiaque. Mais n'oublions pas que le rein est de loin l'organe le plus greffé : 61% des greffes en France, contre 23% pour le foie et 8% pour le cœur (Agence de biomédecine, chiffres 2012). Nous allons donc consacrer quelques articles aux dialysés.

Tout d'abord, si vous avez oublié que le rein filtre les déchets présents dans le sang, équilibre la teneur en liquides du corps, régule la tension artérielle et produit des globules rouges, prenez une minute pour regarder cette vidéo.

En cas d'insuffisance rénale, l'élimination des toxines (eau et déchets contenus dans le sang) ne se fait plus. Un traitement par dialyse (épuration au travers d'une membrane) s'impose, en attendant de pouvoir transplanter un rein opérationnel. 

(élimination par diffusion et ultrafiltration)
(cliquer pour agrandir l'infographie, Stéphane Genouel)

L'hémodialyseur est un rein artificiel externe constitué d'une membrane dont les pores de diamètre de l'ordre du nanomètre (50 fois plus petit que celui d'un cheveu ) laissent passer les petites molécules (eau, sel, potassium, urée, ...) et retiennent les grosses (protéines du sang et globules). De part et d'autre de ce filtre, on fait circuler à contre-courant (pas comme sur l'infographie ci-dessous !) le sang à purifier et un dialysat (solution d'eau pure stérile dosée avec des sels minéraux, de composition proche de celle du plasma sanguin). Du fait des différences de concentration entre les deux liquides, les petites molécules diffusent à travers la membrane : les toxines quittent le sang pour rejoindre le dialysat qui est éliminé. D'autre part, la pression côté dialysat est réglée à une valeur inférieure à celle côté sang : les liquides franchissent alors la membrane et sont soustraits du sang. Ce transfert facilite la circulation et l'élimination des petites molécules de toxines. Le sang traité par la machine est réinjecté en boucle dans le patient via une fistule artério-veineuse.

(cliquer pour agrandir l'infographie, ETS)

Voilà les grands principes de l'hémodialyse (du grec hémo = sang et diálysis = dissolution/séparation). La séance dure quatre heures environ, à raison de trois par semaine, la plupart du temps dans un centre médical spécialisé, avec un équipement comparable à celui de Michael dans la vidéo d'hier. Un prochain article sera consacré à l'autre procédé de dialyse : La dialyse péritonéale.

Frédéric Lesur

J-56 : Une attente de sept ans

Le tour du monde des campagnes d'informations nous emmène aujourd'hui à Francfort, sur le quai d'une gare, un lieu que l'Agence Ogilvy a ciblé pour illustrer le long parcours des douze mille patients allemands en attente d'organes : "Tout le monde déteste attendre, particulièrement dans une gare. Et pourtant, certains d'entre nous attendent bien plus longtemps". C'est le cas de Michael, insuffisant rénal, qui subit trois dialyses de quatre heures par semaine depuis sept ans, faute de greffon compatible.

Les publicitaires ont installé Michael dans son lit de dialyse sur le quai. Les voyageurs sont interpellés par ce lourd dispositif dans un lieu aussi inhabituel, et relativisent le temps qui les sépare de leur prochain train avec ce que vit Michael. 

La campagne pour l'association Fürs Leben, récompensée par un Ame Award, comportait un deuxième volet. Les panneaux d'information de quatorze gares allemandes ont diffusé de faux messages de train perturbés. Le voyageur qui proteste d'abord en se croyant retardé, comprend la portée du message affiché : 1139580 minutes d'attente (26 mois), ce n'est pas le retard du train, c'est la durée d'attente moyenne avant une transplantation. 

De nombreux allemands se sont déclarés donneurs à l'issue de cette campagne, mais la vidéo se termine par : "Michael attend toujours".

Frédéric Lesur

J-57 : L'anonymat du don d'organes

Dimanche, le Festival international de la bande dessinée d'Angoulême a remis ses "Fauves", de fameux prix qui récompensent les artistes du neuvième art.

Je saisis le prétexte pour poster deux illustrations. La première est un triptyque de Yannick Vicente de mars 2013. La deuxième nous vient de Vincent Rifflart, alias RIF, souvent reprise depuis 2005.

(Yannick Vicente, cliquer sur la BD pour l'agrandir)

Outre que je les trouve drôles et réussies, elles ont un point commun, une petite incohérence qui n'échappera pas aux ambassadeurs du don d'organes.

(Vincent Rifflart, alias RIF)

Leur humour transgresse un des trois points fondamentaux du don d'organes que rappelle l'Agence de la biomédecine : l'anonymat du don (les deux autres étant le consentement présumé et la gratuité). En effet, l'identité du donneur n'est jamais communiquée au receveur. Réciproquement, la famille du donneur ne connaît pas le nom des receveurs, mais peut néanmoins demander le résultats des différentes transplantations aux équipes médicales qui les ont réalisées. Ce cloisonnement veille à préserver les familles en deuil, et aide psychologiquement les transplantés à prendre une certaine distance avec le greffon qu'ils portent en eux. Cela n'empêche bien évidemment pas les greffés de penser souvent au donneur. Nous avons de très beaux hommages sur la Course du Cœur comme la chanson Maya Melodie du coureur Affandé.

Frédéric Lesur

J-59: Une question éthique: la greffe de l'utérus

A la lecture du dernier billet de Fred, j'ai souri en découvrant un doudou utérus. Quelle drôle d'idée, peu ragoûtante, avouons-le...

Mais au-delà de la surprise, il y eut aussi et surtout la découverte. Vous le saviez, vous, que l'utérus est un organe qu'on peut greffer? Moi, j'avoue l'avoir appris! J'ai donc voulu en savoir un peu plus sur le sujet. Et voici le fruit de mes recherches.

Premiers pas: tomber enceinte après une greffe de l'utérus (2011)

En août 2011, la Turque Derya Sert était devenue la première femme au monde à bénéficier d'une greffe de l'utérus, issu d'une patiente décédée. Cette opération avait bien sûr suscité une vague d'espoir chez toutes ces femmes nées sans utérus condamnées à ne pas pouvoir porter d'enfants jusque là... L'intervention s'était bien passée, mais, hélas, la grossesse de Derya a dû être interrompue au bout de huit semaines de grossesse car l'échographie ne révélait plus de battements de cœur de l'embryon.

Nouvelle étape: des greffes d'utérus suite à un don du vivant (2012)

En septembre 2012, des médecins suédois ont annoncé avoir greffé chez deux patientes un utérus suite à un don du vivant. Et depuis fin 2012, le Dr Mats Brannstrom de Göteborg en Suède, l'un des pionniers en la matière, et son équipe, ont transplanté neuf autres jeunes femmes. Les greffons ont été prélevés sur des donneuses vivantes, souvent les mères des receveuses, parfois leur tante ou leur belle-mère. 

Si les interventions se sont toutes bien déroulées, on ne pourra parler de succès que lorsqu'on aura la démonstration que les utérus greffés sont fonctionnels et que les receveuses parviennent à porter un enfant et lui donner naissance.

Charlie Hebdo- avril 2013

Quelques pistes de réflexion que je vous lance...

Donneuse vivante ou décédée? Le prélèvement du greffon sur une personne vivante pose des questions éthiques:

- l'intervention est une opération lourde et les risques pour la donneuse ne sont pas nuls.

- même si cette greffe d'utérus est très importante aux yeux des receveuses, l'enjeu n'est pas vital.

- et que représente pour la receveuse le fait de porter son enfant dans l'utérus de sa propre mère (soit celui où elle-même a été conçue!)

Aujourd'hui, les femmes qui n'ont pas d'utérus, en raison d'une ablation chirurgicale pour un cancer ou autre pathologie, ou du fait d'une absence d'utérus liée à une malformation congénitale, sont confrontées à un vide thérapeutique si elles souhaitent un enfant. La gestation pour autrui (encore dite mère porteuse) n'est pas autorisée en France.

Aucune grossesse n'a été menée à son terme sur un utérus greffé.

Anne