dimanche 2 février 2014

J-59: Une question éthique: la greffe de l'utérus

A la lecture du dernier billet de Fred, j'ai souri en découvrant un doudou utérus. Quelle drôle d'idée, peu ragoûtante, avouons-le...
Mais au-delà de la surprise, il y eut aussi et surtout la découverte. Vous le saviez, vous, que l'utérus est un organe qu'on peut greffer? Moi, j'avoue l'avoir appris! J'ai donc voulu en savoir un peu plus sur le sujet. Et voici le fruit de mes recherches.

Premiers pas: tomber enceinte après une greffe de l'utérus (2011)
En août 2011, la Turque Derya Sert était devenue la première femme au monde à bénéficier d'une greffe de l'utérus, issu d'une patiente décédée. Cette opération avait bien sûr suscité une vague d'espoir chez toutes ces femmes nées sans utérus condamnées à ne pas pouvoir porter d'enfants jusque là... L'intervention s'était bien passée, mais, hélas, la grossesse de Derya a dû être interrompue au bout de huit semaines de grossesse car l'échographie ne révélait plus de battements de cœur de l'embryon.

Nouvelle étape: des greffes d'utérus suite à un don du vivant (2012)
En septembre 2012, des médecins suédois ont annoncé avoir greffé chez deux patientes un utérus suite à un don du vivant. Et depuis fin 2012, le Dr Mats Brannstrom de Göteborg en Suède, l'un des pionniers en la matière, et son équipe, ont transplanté neuf autres jeunes femmes. Les greffons ont été prélevés sur des donneuses vivantes, souvent les mères des receveuses, parfois leur tante ou leur belle-mère. 
Si les interventions se sont toutes bien déroulées, on ne pourra parler de succès que lorsqu'on aura la démonstration que les utérus greffés sont fonctionnels et que les receveuses parviennent à porter un enfant et lui donner naissance.

Charlie Hebdo- avril 2013

Quelques pistes de réflexion que je vous lance...
Donneuse vivante ou décédée? Le prélèvement du greffon sur une personne vivante pose des questions éthiques:
- l'intervention est une opération lourde et les risques pour la donneuse ne sont pas nuls.
- même si cette greffe d'utérus est très importante aux yeux des receveuses, l'enjeu n'est pas vital.
- et que représente pour la receveuse le fait de porter son enfant dans l'utérus de sa propre mère (soit celui où elle-même a été conçue!)
Aujourd'hui, les femmes qui n'ont pas d'utérus, en raison d'une ablation chirurgicale pour un cancer ou autre pathologie, ou du fait d'une absence d'utérus liée à une malformation congénitale, sont confrontées à un vide thérapeutique si elles souhaitent un enfant. La gestation pour autrui (encore dite mère porteuse) n'est pas autorisée en France.

Aucune grossesse n'a été menée à son terme sur un utérus greffé.

Anne

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