vendredi 7 février 2014

J-54 : La dialyse péritonéale

Pour remplacer le dispositif relativement lourd de l’hémodialyse qui se pratique dans un centre médicalisé ou parfois à domicile, les insuffisants rénaux disposent dans certains cas bien encadrés d'une étonnante méthode : la dialyse péritonéale.

Tout d'abord, un peu d'anatomie. N'ayez pas peur de vous regarder le nombril. Sous vos abdominaux de rêve se cache le péritoine, une membrane continue qui tapisse à la fois les organes (viscères) et la face interne paroi abdominale. Lorsque vous bougez, le péritoine maintient vos organes en place et porte les vaisseaux et nerfs qui les desservent. Une mince couche lubrifiante permet un glissement optimal de tout cela, et vous en ignorez même l'existence de votre péritoine.

(infographie Doctissimo)

Des médecins ont eu l'idée incroyable d'utiliser cette membrane naturelle comme celle de l'hémodialyseur (rappelez-vous : diffusion et ultrafiltration). On introduit le dialysat par un cathéter (tube en plastique souple) dans la cavité constituée par les deux feuillets du péritoine. Les toxines et les liquides diffusent et rejoignent le dialysat. L'afflux sanguin important dans le péritoine rend l'échange efficace. Au bout d'un certain temps de contact (de l'ordre de trois à quatre heures), le dialysat qui a capté toxines et eau en surplus est drainé via le cathéter. L'opération peut être renouvelée manuellement dans la journée (par le patient ou du personnel infirmier) ou automatisée avec cycles pendant la nuit. 

10% des dialysés français ont recours à la dialyse péritonéale. La méthode leur offre une certaine autonomie mais elle exige un apprentissage rigoureux et des règles d'hygiène très strictes (risques d'entrée de germes par le cathéter).

Frédéric Lesur

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