mercredi 1 février 2012

J-56 : Compatible et rare ?


J’ai découvert deux articles de ce matin du journal québécois « Le Reflet » qui présentent Vincent, 15 ans, en attente d’une transplantation cardiaque. Son cœur l’a lâché il y a près de cinq mois, et il vit désormais à l’hôpital, intubé et relié à une machine externe (« cœur de Berlin ») dans l’attente d’un greffon compatible.
Sa maman appelle à une prise de conscience sur l’importance du don d’organes. Donneur universel (groupe sanguin O), Vincent ne peut recevoir que le cœur d’un donneur de même groupe, et de taille raisonnable compte tenu de l’âge du jeune adolescent.

Photo - Judith Cailhier - Le Reflet

Je me suis donc penché sur les principaux critères de compatibilité des donneurs :
  • Le groupe sanguin (ABO). Des antigènes A ou B sont présents à la surface des hématies (globules rouges) et conditionnent la possibilité d’une transfusion sanguine. Le sérum d’un donneur du groupe A contient des anticorps dirigés contre les antigènes B, et inversement. A ce mécanisme impitoyable, le donneur O est universel (il donne à tous), A donne à A et AB, B donne à B et AB, et AB (receveur universel) ne donne qu’à AB. En pratique, les greffes sont réalisés entre individus du même groupe.
  • La compatibilité tissulaire. D’autres antigènes sont présents cette fois-ci sur les leucocytes (globules blancs) et déterminent le système immunitaire. Tout se passe comme si les protéines du receveur sont codées (types HLA). Une cellule d’un code différent (donneur) est identifiée comme envahisseur et détruite. D’où les causes majeures de rejets des greffes. Les types HLA sont héréditaires. Le risque de rejet est donc moindre pour une fratrie aux patrimoines génétiques proches. Les traitements immunosuppresseurs permettent d’assouplir la compatibilité HLA.
  • La morphologie. La taille et le poids des organes doivent être semblables entre donneur et receveur, notamment pour le cœur et les poumons à transplanter dans la cage thoracique.
  • Le temps d’ischémie froide. Il correspond au laps de temps entre prélèvement de l’organe et rétablissement une fois greffé de la circulation sanguine. Il n’est que de six heures pour le cœur et les poumons. D’où l’importance cruciale des interventions chirurgicales, de la logistique d’acheminement du greffon, et de la rapidité de l’accord donné par la famille du défunt pour le prélèvement !

Vos proches doivent savoir. Il en va des chances de réussite des greffes.
Frédéric Lesur, O+, donneur universel et déclaré.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire