samedi 22 mars 2014

J-11 : Fashion victim et donneur de vie

Lorsqu'un état n'applique pas le principe du consentement présumé - comme c'est le cas le plus souvent - les citoyens doivent s'inscrire à un registre national pour se déclarer donneurs d'organes. En Afrique du Sud, moins de 1% des personnes ont concrétisé leur engagement et la Organ Donor Foundation of South Africa doit faire face à une importante pénurie de greffons.

En mai 2013, l'agence Native a lancé une campagne où les valeurs humaines émergent à nouveau d'une société de consommation, via le vecteur de la mode. Vingt-cinq designers ont approvisionné gracieusement une boutique "The Exchange" créée pour l'occasion dans une galerie marchande populaire de Cape Town : le premier endroit du monde où rien ne s'acquiert avec de l'argent, mais avec une promesse de don. Avant d'emporter son article, le client s'inscrit au registre des donneurs d'organes (avec un formulaire simplifié sur tablette numérique), puis se fait photographier (pour engager une discussion sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram). 759 articles ont ainsi été échangés, jusqu'à épuisement du stock, représentant un potentiel de plus de 5000 vies sauvées.

(cliquer sur l'affiche pour l'agrandir)

Des patientes dialysées sur liste d'attente de greffe de rein ont remplacé des mannequins sur les affiches et supports publicitaires, pour une plus grande prise de conscience. Une mise en scène artistique de la boutique rappelait le milieu de la transplantation, jusqu'à adapter le sac pour emporter l'article avec une étiquette "transport d'organe", afin de véhiculer le message du don à l'extérieur de la boutique.


L'opération a fait l'objet de nombreuses émissions TV et radio. Les inscriptions au registre de donneurs d'organes ont fait un bond de plus de 600% en moins de quatre semaines !

Frédéric Lesur

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